
Le sixième mois, venu en volant de l’univers céleste, un messager, encore tout imprégné de la lumière de l’au-delà, vient s’agenouiller devant une humble jeune femme du nom de Marie pour lui annoncer qu’elle sera la mère du Sauveur du monde et de Dieu lui-même ayant voulu s’incarner en son sein.
La surprise est si grande que Marie prend appui sur un bouleau, représentant ici le berceau de la conscience. Mais elle reste là, émue et forte devant ce trop plein de grandeur amoureuse.
J’ai peint un ange grave dans son sentiment et léger dans son mouvement.
Le paysage, l’ange et Marie participent tous les trois de la même harmonie cosmique.
Lorsque j’ai commencé à peindre cette oeuvre, c’est Marie qui portait le tablier. Puis rapidement, j’ai compris que c’est l’ange qui devait servir Marie, mére de son Dieu. J’ai donc transformé mon tableau. Il me semble que cette inspiration confère à mon oeuvre son caractère particulier, d’où le titre que je lui ai donné.
L’image demeure suggérée par ses teintes délicates, mais les noirs profonds que j’ai utilisés viennent accentuer la complémentarité des contrastes dans le projet divin.
Enfin, alors que j’aurais eu encore beaucoup à faire sur mon tableau, il m’est apparu soudain que je devais m’en tenir là et laisser le mystère continuer à opérer dans le non-dit. Le spectateur devait aussi participer activement à cet événement.
Ainsi, l’Annonciation est toujours en train d’advenir, le « oui « de Marie, toujours en train d’être prononcé, Jésus est toujours en train de s’incarner pour nous.
Pierre Lussier
Cet article fait partie de la série intitulée « Parcours d’artistes chrétiens » dans laquelle ceux-ci sont invités à partager une œuvre en commentant le parcours qui a mené à sa réalisation.
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